Marre de mon stress, comment m’en débarrasser ?
Les premières questions que je me dois de vous poser sont : Pensez-vous qu’il soit possible de se débarrasser de son stress ? Pensez-vous qu’il soit nécessaire de se débarrasser du stress ? Ne serait-il pas mieux d’apprendre à gérer son stress ? Connaissez-vous des techniques pour arriver à gérer votre stress ?
Dans cet article, je réponds à toutes vos questions !
Tout d’abord, si vous vous demandez quels sont les effets négatifs (mais aussi positifs !) du stress, je vous laisse aller lire mon article précédent sur le sujet : « le stress est-il notre ami ou notre ennemi ? ».
Ensuite, je suis désolée de vous apprendre cela, mais se débarrasser de son stress, autrement dit, supprimer son stress, n’est pas possible. Et oui, les émotions ne se contrôlent pas vraiment. Il est possible de mentir sur ce que l’on ressent aux autres, de se mentir à soi-même, d’éviter nos émotions, mais il est impossible de ne pas ressentir. Il est donc impossible de ne pas être stressé(e) dans une situation qui vous stresse ! En plus, si vous avez lu mon précédent article, vous savez que le stress est essentiel et naturel. Il est ainsi important de ne pas le supprimer, mais plutôt de le réguler, dans le cas où il nous déborde.
Stress pathologique
Un stress chronique (durable) et très intense, peut affaiblir les ressources d’un individu et l’empêcher de s’adapter correctement. La personne n’arrivera donc pas à réguler son stress, à se détendre et cela deviendra son mode de fonctionnement permanent (Thomas-Roi, 2013). C’est ce qui est appelé « le stress pathologique ». Mais rassurez-vous, des techniques existent pour apprendre la gestion du stress et pour sortir de ce cercle vicieux !
La gestion du stress
Tout d’abord, sachez que la gestion du stress peut être apprise en thérapie. Des techniques thérapeutiques validées scientifiquement existent notamment dans les thérapies cognitives et comportementales (TCC). Les objectifs seront d’apprendre à agir et à interagir sur notre environnement, mais aussi de changer nos pensées, nos perceptions, nos interprétations (souvent stressantes et anxiogènes) de certaines situations extérieures (Servant, 2007). Grâce à ce travail, il vous sera possible d’identifier les sources de stress auxquelles vous êtes confrontés et d’y répondre de façon adaptée, permettant la réduction du stress (Dusser, Romo, & Leboyer, 2009).
Avant toute chose, je vous conseille de réfléchir à ces différentes questions et d’essayer d’y répondre :
- Quand suis-je stressé(e) ?
- Quelles sont les raisons principales de mon stress ?
- Quelle(s) stratégie(s) est-ce que j’ai déjà pu mettre en place pour m’apaiser ? Cette/Ces stratégie(s) fonctionne(nt)-elle(s) ?
- Quelles sont les conséquences de mon stress sur ma santé physique, psychologique, mes relations sociales et familiales, etc. ?
Concernant les techniques utilisées pour arriver à gérer son stress, on retrouve :
1. La régulation des émotions. L’idée ici serait d’accepter ses émotions et de ne pas chercher à les éviter. Une fois les émotions accueillies, des techniques, telles que la cohérence cardiaque (Monié, 2018), la respiration ventrale ou encore la relaxation (Célestin-Lhopiteau & Thibault-Wanquet, 2018), pourront être utilisées pour les réguler.
2. La restructuration cognitive. Ce nom est un peu barbare je l’avoue :p mais en fait cela représente juste la technique qui nous permet d’arriver à prendre conscience de ses pensées automatiques, de prendre du recul sur celles-ci et de trouver d’autres pensées (parfois plus réalistes et adaptées) que l’on appelle, les pensées alternatives. En effet, en général, ce qui provoque notre stress n’est pas la situation en elle-même mais plutôt l’interprétation que l’on en fait ! En changeant l’interprétation, c’est-à-dire nos pensées, on peut donc modifier notre ressenti émotionnel (Rusinek, 2006).
3. La planification et l’organisation. Etre organisé(e) (tout en restant quand même souple dans son planning !), permet de réduire le stress lié au manque de temps ou à la peur de manquer de temps. Ces craintes et ce stress lié au temps sont très fréquemment évoqués par les personnes stressées alors autant s’éviter cela ! (Thomas-Roi, 2013).
4. La résolution de problème. Apprendre des stratégies pour résoudre ses problèmes et trouver des solutions est extrêmement important puisque cela permet de s’adapter de façon rapide et efficace à ses difficultés et d’augmenter la confiance en soi. La résolution de problèmes comprend cinq étapes dont la première consiste à évaluer de manière globale la situation. C’est souvent cette étape qui est difficile pour les personnes anxieuse et qui peut être travaillée en thérapie (Ducher, 2011).
5. Apprendre à positiver. Reconnaitre les choses positives que l’on vit, que les autres font, que nous faisons nous-même, etc. est super important. Il existe parfois des biais cognitifs nous poussant à maximiser le négatif et à minimiser le positif, biais qui augmentent considérablement notre stress et notre sentiment d’incapacité. Positiver, trouver toujours quelque chose de positif parmi le négatif, permet de lutter contre ce biais qui, soyons honnêtes, a une sérieuse tendance à nous pourrir la vie !
6. L’hygiène de vie. Pour finir, probablement que je ne vous apprends rien, mais avoir une bonne hygiène de vie (alimentation saine, activité physique régulière, rythmes de sommeil réguliers) est important et permet, à elle seule, la diminution de l’anxiété ressentie ! (INSERM, 2021).
Conclusion
Vous l’aurez compris, l’idée n’est donc pas de supprimer notre stress (ce n’est d’ailleurs pas vraiment possible et ce serait dommage vu ses aspects positifs) mais plutôt de le réguler lorsqu’il devient trop intense et qu’il prend trop de place dans notre fonctionnement quotidien. Plusieurs outils et techniques existent pour cela et s’apprennent. Une thérapie pourrait grandement vous aider, ne restez pas seuls, n’hésitez pas à demander de l’aide et prenez soin de vous !
À LIRE AUSSI :
- Le stress est-il notre ami ou notre ennemi ?
- La thérapie en ligne est-elle efficace ?
- Les séances chez le psychologue sont-elles vraiment remboursées ? – Le dispositif MonPsy
Références
Célestin-Lhopiteau, I., & Thibault-Wanquet, P. (2018). Relaxations. Dans I. Célestin-Lhopiteau, & P. Thibault-Wanquet, Guide des pratiques psychocorporelles : 25 techniques (pp. 99-110). Issy-les-moulineaux: Elsevier.
Ducher, J.-L. (2011). Un schéma général de l’anxiété. Journal de thérapie comportementale et cognitive, 21, 79-83.
Dusser, I., Romo, L., & Leboyer, M. (2009). Elaboration et évaluation d’un programme de gestion du stress pour patients souffrant de troubles bipolaires. Journal de thérapie comportementale et cognitive, 56-60.
INSERM. (2021, Mars 02). Troubles anxieux : quand l’anxiété devient pathologique. Récupéré sur INSERM: https://www.inserm.fr/dossier/troubles-anxieux/
Monié, B. (2018). 27. Cohrénce cardiaque. Dans F. Chapelle, B. Monié, S. Rusinek , & R. Poinsot, Thérapies comportementales et cognitives (pp. 249-254). Paris: Dunod.
Rusinek, S. (2006). Principes de la restructuration cognitive . Dans S. Rusinek, Soigner les schémas de pensée : une approche de la restructuration cognitive (pp. 1-10). Paris: Dunod.
Servant, D. (2007). Gestion du stress et de l’anxiété . Paris : Masson.
Thomas-Roi, D. (2013). Le stress et les techniques de gestion du stress en thérapie cognitive et comportementale. Dans C. Association Azuréenne de Thérapie Comportementale, Les thérapies brèves – Actualités et Perspectives des TCC (pp. 95-118). Paris: Mon petit éditeur .